Conseil d'administration
De gauche à droite - Pénélope Roy-Dumouchel, Jules Lessard, William Hébert, Jordan Hébert
William Hébert, Président, co-fondateur
@hebertisme

Ma place a toujours été auprès du changement social et de la défense de droits. À mon avis, être Queer, c’est ne pas souscrire aux idéologies hétéronormatives qu’on nous inculque depuis notre plus jeune âge, c’est de ne pas correspondre aux modèles dominants en matière d’identité de genre et/ou d’orientation sexuelle et c’est se réapproprier des traits qui nous séparent des autres pour en faire une qualité qui nous unis. Comme je dis à mes proches que j’ai envie de convaincre pour qu’ils s’achètent une moto à leur tour, “rider, c’est chauffer sa propre montagne russe”. Je ne connais pas d’apports en adrénaline aussi énergisant que celui d’enchaîner les paysages bucoliques des Laurentides à moto accompagné de mon monde et de Céline sur le système de son. C’est une façon de s’autoréguler, de vivre pleinement, de recharger ses niveaux de sérotonines, d’exercer de la pleine conscience et plus.
Bref, je motomédicamente.
Jules Lessard, Vice-Président
@julesestgrand

“Je n’ai besoin de personne en Harley-Davidson...”; c’est Brigitte Bardot qui le chante, mais tout motard le vit en grimpant sur sa monture. Ordonnant la posture d’un chevalier des temps modernes, la moto confère une stature et une prestance qui n’ont d’égal que celle que procure un pur-sang, un destrier fougueux. La moto est un mode de vie. Je ne le savais pas, peut-être même ne l’aurais-je pas cru avant de rencontrer ma nouvelle famille, les Durs à Queer, une communauté dans une communauté. Badass motherfuckers among badass motherfuckers.
Les motards et les personnes queer ont beaucoup en commun: un esprit d’entraide, un besoin de s’exprimer, parfois, mais aussi un rejet, sinon total, du moins omniprésent, des normes de l’ordre et de la logique qui dictent notre vie en société. Peut-être que seul 1% des motards sont des criminels, mais tous sont un peu hors-la-loi, à leur manière. Hors de la société de bonnes mœurs, de ce que celle-ci exige de retenue, de sécurité, de silence et de calme du commun des mortels, de ceux qui font pied à terre, de ceux qui ne montent pas. Nous montons sur nos motos comme au temps jadis sur des chevaux, après tout, faisant de nous les seigneurs de la route.
Je suis un Dur à Queer, car je refuse d’adhérer aux préceptes moraux de la société post-impérialiste de consommation hétéronormée. Je refuse de m’astreindre aux normes vulgaires, au commun. Je refuse de faire comme les autres. Dans l’expression de mon identité de genre, dans ma tenue vestimentaire, dans mes relations interpersonnelles dans ma cosmogonie personnelle, je refuse la normalité.
Qu’on me regarde de travers lorsque j’embrasse un homme, qu’on juge le bruit de mes 1584CC, qu’on me demande pourquoi je rejette la société privilégiée qui m’a donné naissance, je n’en ai rien à foutre.
“Mais, comme le chante Brassens, les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux.”
Pénélope Roy-Dumouchel, Visual Ops, co-fondatrice,
@dejjeuner

Photographe/tatoueuse, je m’occupe de tout ce qui est visuel dans le club, donc logo, illustrations, photos, et tattoos ! Rapidement, le club pour moi c’est non seulement une façon de réunir toutes mes passions ensemble, mais aussi un espace où je peux m’exprimer, me dépasser et connecter avec d’autres qui partagent les mêmes envies de liberté et de création. C’est dans cet univers que j’ai trouvé un véritable équilibre, un mélange entre l’artistique et l’adrénaline, entre la précision du geste et l’intensité de l’expérience. Au début, c’était vraiment un rêve de conduire une moto. Jamais je me serais attendue à voir ça devenir une des choses les plus nécessaires dans ma vie. C’est une façon de se recentrer. Y’a rien de plus libérateur que de sentir un moteur vibrer, voir le paysage défiler à toute vitesse, et de savoir consciemment que n’importe quoi peut arriver à n’importe quel moment. Comparé à ça, on dirait que tout le reste devient anodin.
Jordan Hébert, Trésorier, co-fondateur
@jord.heb

Être Dur À Queer, c'est d'affronter le bruit du préjudice à 100 km/h, de faire place à l'inertie de nos identités et de nos orientations dans le sillage de la différence. Étant artiste musicien et producteur, je suis constamment à l'écoute de ce qui caractérise l'unicité d'autruit. J'ai confiance que l'essence d'une personne se manifeste lorsque celle-ci se sent libre de s'exprimer comme bon lui semble. Les subtitilités qui se transmettent alors sont pour moi une riche marque d'authenticité et de caractère, et font partie de ce qu'on a de plus beaux à offrir en tant qu'humains. Je crois que l'univers des Durs À Queer offre cette opportunité d'expression aux motocyclistes du Québec. Pour moi, faire de la moto est un canal exutoire, voir une succession d'instants anxiolytiques.
Dès que les sons de Kenny Loggins, Chaka Khan et Prince se composent aux cycles explosifs de ma Harley, je me sens plus léger.
...Mais se balader à moto demande un niveau d'attention si important qu'on ne peut se permettre d'être mentalement distrait. Je me concentre donc sur ce qui est le plus important: la route, ma conduite et mon club de moto queer.
